Les résultats


« Fonte des glaces antarctiques », Le Temps, Chappatte, 14.05.14

Après cinq mois, les élèves ont rendu leur dossier résumant les actions qu’ils avaient réalisées et Céline Hostettler en propose un récapitulatif :

1. Résultats des actions

  • Consommation :
    • L’objectif était que les étudiant-e- s réduisent leurs achats ou achètent des produits de meilleure qualité. La majorité des élèves « a affirmé avoir privilégié la qualité plutôt que la quantité, p.ex. en diminuant la quantité d’habits achetés ».
  • Alimentation :
    • Plusieurs élèves ont dit « avoir diminué la quantité de viande consommée ».
    • La majorité des élèves a privilégié les fruits et légumes locaux et de saison. « Quelques-uns sont même exemplaires à ce niveau-là grâce à la culture de leurs propres légumes et une préférence d’achat de fruits et légumes bio. »
    • Pour le gaspillage alimentaire « une grande majorité a affirmé ne jamais jeter de nourriture, faire très attention au gaspillage, avoir fait des efforts et être sur la voie de l’amélioration ».
    • Les élèves ont relevé que cette tâche était plus difficile car « les décisions d’achat (ne sont) pas forcément de leur ressort ».
  • Logement :
    • Plusieurs élèves « ont diminué la température à l’intérieur de leur maison de 1 ou 2 degrés ».
    • Certains élèves n’ont pas « pu effectuer cette action à cause du refus du reste de la famille ».
    • « Sauf deux exceptions, toute la classe ferme les stores et rideaux pendant la nuit afin de diminuer les variations de température à l’intérieur du logement ».
    • « Quant au changement des ampoules classiques pour des ampoules LED, les résultats ont été mitigés, mais tout de même quelques personnes ont changé les ampoules de leur foyer pour des ampoules économiques/écologiques »
    • « La plupart des élèves (…) ont diminué la durée de leurs douches et lors de vacances prolongées, ont débranché leurs appareils électriques. »
  • Mobilité :
    • Cet objectif a eu un impact limité car « la plus grande partie (des élèves n’ont) pas de permis de voiture et (…) ils se rendent au gymnase en bus, en train, en vélo ou en scooter. »
    • « L’objectif de laisser la voiture au garage pour les petits trajets a été accompli avec succès. Les personnes qui habitent à Yverdon ont affirmé ne pas utiliser la voiture pour les petits trajets, mais seulement lorsque celle-ci est vraiment nécessaire. »
    • « Concernant la climatisation, qui peut avoir une grande influence sur la consommation de la voiture, la tâche a été compliquée en raison des grandes chaleurs et des vacances d’été. La réalisation de cet objectif a donc été mitigée, mais la plupart des élèves ont dit n’utiliser la climatisation que lorsque celle-ci était vraiment nécessaire, et dans ce cas, modérément. »

2. Résultats du questionnaire qualitatif

En plus du récapitulatif des actions effectuées, un questionnaire a été distribué aux élèves qui « avait pour
but d’évaluer leur rapport avec l’environnement avant/ après le projet, de savoir comment s’étaient déroulés ces 5 mois et de les laisser répondre librement à quelques questions ». En voici, selon Céline Hostettler, les éléments principaux :

  • Impacts des actions sur les élèves :
    • « la grande majorité de mes camarades avait un intérêt pour l’environnement auparavant, et presque tous ont affirmé en avoir aujourd’hui »
    • « 14 étudiants sur 15 ont dit ne pas avoir trouvé ces actions restrictives dans la vie de tous les jours et ils ont tous, à l’unanimité, réussi à s’impliquer dans les économies d’énergie et de CO2 »
    • « La majorité de la classe a joué le jeu et les documents m’ont été rendus remplis de résultats positifs quant aux économies à faire et de commentaires encourageants concernant le projet. Évidemment, tout le monde n’a pas suivi à la lettre toutes les actions. Certains ont privilégié celles qui leur paraissaient le plus faisable et ont été moins rigoureux avec d’autres actions.
    • « Également tous les élèves ont affirmé que ces actions les ont motivés à continuer les économies à plus long terme. 13 d’entre eux pensent que de tels petits gestes peuvent changer les choses dans la protection du futur de la planète et sont prêts à changer modérément leur mode de vie pour aller dans le sens de la durabilité. »
    • « Le fait que tout le monde ait participé aux actions d’économies d’énergie et de CO2 montre que toute la classe est impliquée dans la réalisation de ce voyage afin de le rendre le plus durable possible et que mon engagement dans la sensibilisation a porté ses fruits. »
    • « On peut, de plus, constater que les élèves ont fait des économies d’énergie qui s’inscrivent pour certaines dans les 17 objectifs du développement durable. Les objectifs qui s’approchent le plus du cadre du voyage sont ceux qui concernent le respect de l’environnement (objectifs 13 et 15) ou encore celui lié à la consommation responsable (objectif 12) »
  • Impact des actions sur les familles :
    • « Quant à leur famille, plusieurs m’ont rapporté que leurs proches étaient perplexes ou sceptiques mais trouvaient le principe intéressant et se sont rapidement fait à l’idée d’économiser de l’énergie et du CO2. »
    • « J’ai pu constater que certains objectifs n’ont pas été réalisés en raison d’un manque d’implication de la famille, ou l’envie de ne pas changer les habitudes de consommation. On peut donc affirmer que les changements, afin qu’ils soient efficaces, doivent se faire en collaboration avec l’ensemble de la famille. »
  • Activités avant et pendant le voyage :
    • « Concernant les actions à réaliser sur place, j’ai eu différentes propositions intéressantes telles que : utiliser au maximum les transports en commun, privilégier les produits bio et locaux, réduire au maximum notre consommation de viande, faire des activités consommant peu de CO2 et allant dans le sens du développement durable etc. »
    • « Pour les activités à faire pour gagner de l’argent, les réponses qui revenaient le plus étaient celles d’effectuer des ventes de pâtisseries, mais également de demander un sponsoring. »

3. Perspectives et améliorations

Étant donné le caractère pionnier de la démarche entreprise par Céline Hostettler et la 3M10, de nombreuses difficultés ont dû être gérées tout au long du travail et des pistes d’améliorations se dessinent :

  • Calcul de l’énergie consommée et du CO2 rejeté : difficulté de trouver des chiffres comparables entre plusieurs pays (les mesures sont très souvent différentes).
  • Difficulté de déterminer parfois si « les efforts faits par les élèves pour aller dans le sens du développement durable ont été faits dans le cadre, ou indépendamment (du) TM. » Ceci pourrait être intégré dans le questionnaire en posant la question clairement aux élèves.
  • Quant à l’organisation du voyage, Céline Hostettler relève qu’elle a dû « répéter que le voyage devra être le plus durable possible et non pas zéro-émissions comme beaucoup en avaient l’appréhension. » De même, il a fallu qu’elle insiste sur le fait que « l’organisation du voyage ne reposait pas entièrement sur (ses) épaules et que (ses) camarades devaient aussi s’impliquer. »
  • Finalement, Céline relève qu’une « étude plus approfondie du développement durable aurait pu être faite en classe, pour que (ses) camarades en comprennent mieux les enjeux. »
  • Les actions auraient pu être menées sur une plus longue durée. Les cinq mois imposés l’ont été par le fait que la démarche a eu lieu dans le cadre d’un travail de maturité qui s’est déroulé de janvier à fin novembre 2016.

Ainsi, une approche transdisciplinaire serait envisageable :

  • Le voyage en Irlande aurait pu être préparé dès le deuxième semestre de la deuxième année (janvier 2016) par une étude du tourisme durable en géographie, une approche de la littérature irlandaise en anglais ou encore une réflexion sur les relations entre l’Irlande du Nord et la République d’Irlande en histoire (étant donné que la classe ira à Belfast et à Dublin).
  • Ceci demande cependant une anticipation plus importante qui pourrait par exemple être menée par le/la maître-sse de classe en partenariat avec les autres maître-sses.
  • Une démarche similaire pourrait être menée avec des classes des écoles de commerce au travers de TIP.

4. Débouchés

Ce travail pratique s’est poursuivi par les actions suivantes :

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