Récupération de téléphones portables

C’est une question relativement méconnue mais qui concerne un objet utilisé au quotidien : d’où vient votre téléphone portable et où va-t-il une fois que vous l’avez jeté ?

L’utilisation des téléphones portables a connu une croissance forte en Suisse depuis les années 2000 comme le montre le graphique suivant de l’Office fédéral de la statistique :


Abonnés au téléphone mobile pour 100 habitants, comparaison
internationale, évolution 1990-2015, OFS, 21.12.16

Ainsi, c’est environ 4 millions de téléphones portables qui sont vendus chaque année en Suisse. Or, comme le montre le rapport du Programme des Nations Unies pour l’environnement 2013, l’impact environnemental des nouvelles technologies électroniques est extrêmement important si l’on considère les différentes étapes du cycle de vie d’un smartphone de l’extraction des matériaux au consommateur, notamment :

  1. L’extraction des matières premières (or, tantale, étain, tungstène) qui ne sont pas renouvelables et dont le stock est, dans de nombreux cas, dans un état critique.
  2. Les conditions de travail des mineurs : p.ex. 80% des réserves de coltan se trouvent en République Démocratique du Congo (p.ex. région du Kivu) et les mineurs sont contrôlés par des groupes armés.
  3. La fabrication et l’assemblage du produit a lieu la plupart du temps dans le Sud de la Chine où, comme le signale Rue89, les « ouvriers chinois se tuent, parfois littéralement, au travail pour produire en flux continu les technos de la modernité ».
  4. L’obsolescence programmée ou l’obsolescence logicielle : un rapport sénatorial français récent estime que « La conception des téléphones est délibérément défavorable au réemploi et au recyclage » et que les fabricants « s’ingénient à empêcher la réparabilité des téléphones« .
  5. Finalement, les téléphones portables ne sont que trop peu recyclés. Selon Swisscom, « En Suisse, on change en moyenne de modèle de smartphone tous les 18 mois » et « huit millions (…) d’anciens téléphones portables dorment dans des tiroirs. ». Heinz Böni, à la tête du département Technologie et Société de l’Empa, explique qu’à «partir d’une tonne d’anciens téléphones mobiles, on peut extraire davantage d’or que dans une tonne de roches provenant d’une mine en Afrique du Sud.» et que « la valeur de l’ensemble des anciens téléphones mobiles accumulés en Suisse pourrait facilement dépasser les 60 millions de francs à l’aune des prix actuels des matières premières. »

Cycle de vie d’un téléphone portable, www.e-graine.org

Il est donc nécessaire de récupérer les téléphones portables de manière à pouvoir préserver les ressources qu’ils renferment. Dans cette perspective, plusieurs collectes ont eu lieu au Gymnase d’Yverdon, en partenariat avec Solidarcomm (Terre des Hommes) :

  • Action 2015 (initiative de Mme Joëlle Vollenweider, doyenne)
  • Action 2017 (initiative d’Antoine Menna, 3M09)

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