Le 30 octobre 2019 sera l’occasion de célébrer les 4 ans du verger du gymnase. Ce projet est issu de plusieurs élèves du gymnase en 2015 et le suivi a été assuré depuis par Mme Muriel Bovey, enseignante d’allemand et de français, appuyée par Mme Michèle Fornallaz (ancienne bibliothécaire) et M. Joël Chautems (médiamaticien).
L’année 2019 est symboliquement importante car elle a été l’occasion de la première récolte de pommes dont voici une sélection des différentes variétés proposées :
A cette occasion, Mme Muriel Bovey retrace les grandes étapes de cette année et décrit les avancées du projet.
1. Printemps 2019
Au retour des vacances de Pâques, le 9 avril 2019, pas de traces de pucerons sur les arbres. Un mois plus tard, le 17 mai, quelques arbres sont sévèrement attaqués, d’autres pas du tout. Sont donc commandées le samedi 18 mai 25 coccinelles adultes Adalia (36.50) et 100 larves de chrysoppes (27.-); la livraison devrait être rapide pour les coccinelles adultes.
2. Eté 2019
Malgré l’attaque sévère de pucerons au printemps, on constate comme l’an passé que le feuillage se reconstitue bien durant l’été. Pour la première fois cette année, il y a une véritable production de pommes; il faut donc entreprendre le travail de « ciselage » en été, autrement dit élaguer (enlever) les pommes en surplus qui, sur le même mouchet, n’arriveront pas à une croissance optimale. On conserve en principe une à deux pommes par mouchet, pas plus, d’autant plus que les arbres sont encore jeunes et leurs branches fragiles. Sur une soixantaine de fruits (mais répartis sur la moitié du verger seulement), une quarantaine ont été conservés.
3. Automne 2019 (25.9.19)
Pour la première fois depuis la plantation des arbres en 2015, nous avons une véritable petite récolte d’une quarantaine de fruits sur l’ensemble du verger. Dorénavant, on peut partir du principe, pour autant que le gel sur la fleur n’empêche pas la formation du fruit, que la production va régulièrement croître durant les prochaines années.
4. Défis et réussites
On peut d’ores et déjà relever les éléments suivants:
Parmi les problèmes:
- de nombreux fruits sont attaqués par les oiseaux et les abeilles avant leur maturité. Leur peau une fois ouverte, ils commencent à pourrir sur l’arbre, puis tombent; pour enrayer ce phénomène (lié en partie à la petite quantité de production), il faudrait couvrir les arbres de filets, ce qui est onéreux et peu écologique, ou récolter avant maturité, ce qui est dommage, sachant que le fruit perd en saveur s’il est récolté trop tôt.
- certains fruits sont restés petits et présentent des difformités dans leur partie inférieure au niveau de la queue: c’est dû à la présence de pucerons au printemps, au moment de la constitution du fruit; la lutte contre les pucerons est une priorité dès l’apparition du feuillage.
- certains fruits présentent de nombreuses taches de tavelure; il s’agit d’une maladie fongique (causée par un champignon), qui se développe dès le débourrement au printemps et qui est favorisée par l’humidité; c’est par traitement qu’on y remédie; or nous n’avons pas traité dans le cadre de ce verger biologique. La tavelure n’est pas nocive, mais elle donne un goût amer à la partie de la pomme touchée par les taches. On constate que la tavelure touche avant tout la variété ancienne Cox orange, et qu’à l’inverse, les variétés récentes (Ariwa, Galiwa, Opal et Saturne) ne présentent aucun signe de maladie; ces variétés ont en effet été sélectionnées en raison de leur résistance à ces maladies du pommier dans le cadre d’une arboriculture d’avenir ne nécessitant pas (ou le moins possible) de traitements.
- Comme sept variétés différentes ont été plantées, on ne devrait pas effectuer la récolte au même moment pour toutes, car les moments de maturité diffèrent; comme nous n’avons pas de lieu de stockage adapté, il faudra réfléchir à l’avenir à l’usage auquel nous voudrons destiner la récolte du verger en tenant compte du facteur de maturation différenciée.
- Sur la quarantaine de fruits répertoriés avant maturité, une trentaine seulement a pu être récoltée (en incluant les fruits attaqués par les abeilles et les oiseaux); autrement dit, des bipèdes ont dû se servir au passage…
Parmi les points positifs:
- Sur le plan gustatif, et le problème de tavelure mis à part, les pommes du verger sont excellentes, et elles sont entièrement biologiques.
- Tous les arbres se portent bien.
- On commence à discerner des différences entre les variétés: Opal, variété récente, se montre pour l’instant la plus productive (mais certains arbres ont produit trop de fruits, qui sont restés petits); désormais, le verger devient intéressant dans le cadre des cours de biologie: il permet d’établir des comparaisons entre les sept variétés (qualités des fruits, productivité, sensibilité aux maladies et au climat), mais surtout entre les variétés récentes issues de la recherche en vue de sélectionner des fruits qui sont naturellement résistants, sans traitements, aux maladies de la pomme et les variétés anciennes, menacées de disparition. On relèvera également le fait que les arbres à proximité de la forêt semblent souffrir de l’ombre et sont moins productifs.
Muriel Bovey