Ce mercredi 20 novembre à 17h30 à la Aula de la HEIG-VD
En milieu scolaire, les mathématiques sont la matière reine: celle qui ouvre toutes les portes, et où seuls les meilleurs réussissent. Mais pourquoi cette discipline a-t-elle tant d’importance ?
Et d’ailleurs, d’où viennent notre intérêt et nos compétences en maths ? Est-ce inscrit dans nos cerveaux ou nos gènes ? Quand on porte un regard sociologique sur les maths, on se rend compte que les «meilleurs » y ont très souvent le même profil. À l’inverse, le fait d’être une fille, de venir d’un milieu modeste ou d’être d’origine étrangère ou immigrée rend beaucoup
moins probable la réussite en maths… Comment expliquer cela ? Qu’est-ce que le sexe, l’origine sociale ou la couleur de peau peuvent bien venir faire dans cette équation ?
À partir d’une enquête sociologique menée auprès de 45 lycéennes, cette conférence montre que la réussite en maths n’a rien d’inné. Au contraire, nos rapports à cette matière sont le résultat de rapports sociaux. Sexisme, élitisme, racisme… la sélection par les maths est finalement bien moins neutre qu’elle n’en a l’air.
Clémence Perronnet est sociologue, chercheuse à l’Agence Phare. Ses travaux portent sur la culture scientifique et les rapports aux sciences. Spécialiste de la sociologie de la culture,
de l’éducation, des sciences et du genre, ses recherches explorent la construction sociale du (dé)goût, des pratiques et des (dés)engagements vis-à-vis des sciences au prisme des inégalités sociales. Elle a publié La bosse des maths n’existe pas (Autrement, 2021) et Matheuses: les filles sont l’avenir des maths (CNRS Editions, 2024).